Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/350

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plus haut sommet, la vie roule et se précipite, avec une vitesse toujours accélérée, vers cet abîme où toutes les existences passagères vont s’engloutir. Mais c’est au moment dont je parle, que chaque pas de la chute devient sensible. Les solides acquièrent encore plus de densité, plus de roideur ; la gêne de l’influence vitale s’accroît sans cesse ; les humeurs, mal dépurées par des excrétions incomplètes ou languissantes, se décomposent de plus en plus : et soit par les irritations contre nature qu’elles portent dans le système nerveux, soit par la foiblesse, ou par l’embarras des fonctions réparatrices, ce système perd progressivement de ses forces ; le principe même du mouvement s’affoiblit à mesure que les instrumens deviennent moins capables d’obéir à son impulsion.

Sans entrer dans de nouveaux détails, on doit sentir qu’à raison des progrès de l’âge, les opérations de l’esprit doivent, de jour en jour, prendre plus de lenteur et d’hésitation ; le caractère devenir de plus en plus timide, défiant, ennemi de toute entreprise hasardeuse. La difficulté d’être, augmente alors dans une progression continuelle ; le