Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/40

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morale de ceux qui les rejettent, et d’empêcher que ceux qui cessent de croire à leur vérité, pensent dès lors, pouvoir fouler impunément aux pieds, comme chimériques, toutes les vertus dont elles étaient pour eux le soutien[1].

Heureusement, la culture du bon sens, et les bonnes habitudes suffisent pour cela. Quoiqu’égaré trop souvent par des impostures, l’homme est fait

  1. Parmi les philosophes qui ont fondé les principes de la morale sur le besoin constant du bonheur commun à tous les individus, et qui ont fait voir que dans le cours de la vie, les règles de conduite pour être heureux, sont absolument les mêmes que pour être vertueux, on doit particulièrement distinguer Volney et Saint-Lambert : Volney, esprit plus étendu, plus fort, plus habitué aux analyses profondes, et dont le style ferme et original, laisse des traces plus durables ; Saint-Lambert, écrivain facile, élégant, observateur plein de finesse, et dont l’ouvrage, accompagné d’explications et d’exemples heureusement choisis, rend peut-être plus sensible encore, la vérité de tous les principes qu’il établit, et l’utilité des règles qu’il en tire pour la conduite journalière. L’un et l’autre méritent toute la reconnaissance des vrais amis de l’humanité.