Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/41

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pour la vérité, dont la recherche est son besoin le plus constant, et dont la découverte le pénètre de la plus douce et de la plus profonde satisfaction. Quoique trop souvent agité par des passions aveugles et funestes, l’homme est également né pour la vertu : la vertu seule peut le mettre en harmonie avec la société. Sans elle, son cœur est toujours dévoré de sentimens hostiles ; sa vie est un orage  ; et le monde n’offre à ses yeux, que des ennemis. L’habitude des actions utiles aux hommes, des sentimens bienveillans et généreux perpétue au contraire, dans l’ame, ces vives émotions de l’humanité, que personne peut-être n’est assez malheureux pour n’avoir pas éprouvées quelquefois. En liant toutes ses affections aux destinées présentes et futures de ses semblables, le sage n’agrandit pas seulement sans limites, son étroite et passagère existence ; il la soustrait encore, en quelque sorte, à l’empire de la for-