Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/404

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dans ce rapport avec d’autres qualités coexistantes avec elle, qu’il faut la considérer en ce moment.

Par une nécessité sévère, attachée au rôle que la nature lui assigne, la femme se trouve assujettie à beaucoup d’accidens et d’incommodités : sa vie est presque toujours une suite d’alternatives de bien-être et de souffrance ; et trop souvent la souffrance domine. Il falloit donc que ses fibres fussent assez souples, pour se prêter à ces tiraillemens continuels ; que leur contractilité moins forte, fût cependant vive et prompte, afin de pouvoir les ramener sur-le-champ à leur état moyen : il falloit également, et même à plus forte raison, que la sensibilité générale eût ce même caractère de promptitude et de vivacité, qui la rend susceptible de revenir facilement à son ton naturel, après avoir cédé sans résistance à toutes les impressions, après s’être laissé pousser, en quelque sorte, à tous les extrêmes, soit en plus, soit en moins. Pour ajouter à la douce séduction du sexe et de la beauté, la nature ne semble-t-elle pas avoir même pressenti qu’il convenoit de mettre la femme dans un état habituel de foiblesse relative ? La principale grâce