Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/410

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petits besoins de détail dont la vie de l’enfant se compose ? Non, sans doute. Chez l’homme, les impressions ne sont pas, en général, assez vives ; les déterminations ont trop de lenteur. Le nourrisson auroit long-temps à souffrir, avant que la main paternelle vînt le soulager ; les secours arriveroient presque toujours trop tard. Observez en outre, la mal-adresse et la lourdeur avec lesquelles un homme remue les êtres foibles et souffrans. Ils courent toujours avec lui quelque risque ; il les blesse par la rudesse de ses mouvemens, ou les salit par la manière négligée dont il leur distribue la nourriture et la boisson. Et quand il les soulève et les porte, on peut presque toujours craindre qu’occupé de quelque autre objet, il ne les laisse échapper de ses bras, ou ne les heurte par mégarde, dans sa marche brusque, contre les corps environnans. Ajoutez encore que l’homme n’eut jamais, et que jamais il ne sauroit avoir, ni l’attention minutieuse nécessaire pour pouvoir songer à tout, comme une nourrice et une garde, ni la patience qui triomphe des dégoûts, inséparables de ces deux emplois.

Qu’on mette, au contraire, une femme à