Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/437

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lité se déclare, éprouvent un attrait singulier pour les enfans : elles ne sont jamais plus heureuses, que lorsqu’on les charge de veiller sur eux, de les soigner, de leur donner des instructions. Lorsqu’elles n’ont pas d’enfant sous la main, des poupées leur en tiennent lieu. La journée entière se passe à lever ces poupées, à les coucher, à leur distribuer une feinte nourriture, à leur apprendre à parler ; en un mot, à les gouverner sur tous les points. Cet attrait, qui se fortifie ensuite considérablement à l’époque de la nubilité, reste toujours le même jusqu’à celle de la cessation des règles. La destination de la femme paroît ici bien marquée dans ces inclinations. Mais au moment où la nature lui enlève la faculté de concevoir, elle laisse en même temps s’éteindre en elle, le penchant sans lequel les soins de mère fussent devenus impossibles. Ce phénomène est sur-tout remarquable dans les vieilles filles, chez qui l’habitude, ou des sentimens plus réfléchis, fondés sur les rapports de la parenté, ou de l’amitié, ne remplacent pas l’impulsion de l’instinct. Mais, quoique moins remarquable dans les vieilles femmes qui ont eu des enfans, il l’est encore pour des yeux attentifs :