Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/451

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vent funestes, de l’enfance du genre humain. Les événemens, les institutions, les opinions que l’ignorant enthousiasme a le plus déifiés, exciteront bientôt à peine quelque sourire d’étonnement. Les forces de l’homme, presque toujours employées à lui créer des malheurs, dans la poursuite de pitoyables chimères, seront enfin tournées vers des objets plus utiles et plus réels ; des ressorts extrêmement simples en dirigeront l’emploi : et le génie ne s’occupera plus que des moyens d’accroître les jouissances solides et le bonheur véritable ; je veux dire, les jouissances et le bonheur qui découlent directement et sans mélange, de notre nature. Tel est, en effet, le seul but auquel le génie puisse aspirer ; telles sont les recherches qui méritent seules d’exercer et de déployer toute sa puissance ; tels sont enfin les succès qu’il doit considérer comme réellement dignes de couronner et de consacrer ses efforts.