Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/518

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des élans durables, un enthousiasme habituel, des volontés passionnées : ici, des impulsions multipliées qui se succèdent sans relâche, et se détrisent mutuellement ; des idées et des affections passagères qui se poussent et s’effacent, en quelque sorte, comme les rides d’une eau mobile.

Si maintenant nous voulons individualiser ces deux modifications de la nature humaine générale, nous verrons encore bien mieux qu’elles se présentent en effet sous la forme de deux êtres tout différens. Et si nous voulons les considérer sous le rapport de leur classification physiologique, nous trouverons que l’une appartient plus spécialement à la nature particulière de l’homme ; l’autre à la nature particulière de la femme : non que la femme, par une roideur accidentelle des fibres, ne puisse quelquefois se rapprocher de l’homme, et ce dernier se rapprocher d’elle, par sa foiblesse musculaire et sa mobilité ; mais la sensibilité changeante de la matrice établit toujours entre les deux sexes une distinction dont on aperçoit encore la trace, même dans les cas qui semblent en offrir les signes le plus intimement confondus.