Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/560

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On peut établir en général, que, dans toutes les affections dites nerveuses, il y a des irrégularités plus ou moins fortes, et relativement à la manière dont les impressions ont lieu, et relativement à celle dont se forment les déterminations, soit automatiques, soit volontaires. D’une part, les sensations varient alors sans cesse, de moment en moment, quant à leur vivacité, à leur énergie, et même quant à leur nombre : de l’autre, la force, la promptitude et l’aisance de la réaction sont extrêmement inégales. De-là, des alternatives continuelles de grande excitation et de langueur, d’exaltation et d’abattement ; une tournure d’esprit et des passions singulièrement mobiles. Dans cet état, l’âme est toujours disposée à se laisser pousser aux extrêmes. Ou l’on a beaucoup d’idées, beaucoup d’activité d’esprit ; ou l’on est en quelque sorte, incapable de penser. Robert Whitt a très-bien observé que les hypocondriaques sont, tour à tour, craintifs et courageux : et comme les impressions pèchent habituellement en plus, ou en moins, relativement à presque tous les objets, il est extrêmement rare que les images répondent à la réalité des choses ;