Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/564

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la mauvaise distribution des forces, commune à toutes les affections nerveuses, est spécialement remarquable dans celles dont l’estomac et le diaphragme sont le siège primitif. L’observation nous apprend que les sujets chez lesquels la sensibilité et les forces de ces organes se trouvent considérablement altérées, passe continuellement et presque sans intervalle, d’une disposition à l’autre. Rien n’égale quelquefois la promptitude, la multiplicité de leurs idées et de leurs affections ; mais aussi rien n’est moins durable : ils en sont agités, tourmentés ; mais à peine laissent-elles quelques légers vestiges. Le temps de rémission vient ; ils tombent dans l’accablement : et la vie s’écoule pour eux dans une succession non interrompue, de petites joies et de petits chagrins, qui donnent à toute leur manière d’être, un caractère de puérilité d’autant plus frappant, qu’on l’observe souvent chez des hommes d’un esprit d’ailleurs fort distingué.

Cette remarque, presqu’également applicable à l’un et à l’autre sexe, est vraie, sur-tout pour le plus foible et le plus mobile.

Mais, quant aux affections nerveuses géné-