Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/570

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3°. En vertu des deux premières circonstances, elles disposent à l’attention et à la méditation ; elles donnent aux sens et à l’organe de la pensée, l’habitude d’épuiser, en quelque sorte, les sujets à l’examen desquels ils s’attachent.

4°. Elles exposent à toutes les erreurs de l’imagination : mais elles peuvent enrichir le génie de plusieurs qualités précieuses ; elles prêtent souvent au talent, beaucoup d’élévation, de force et d’éclat. Et là-dessus, on peut, en général, établir qu’une imagination brillante et vive suppose, ou des concentrations nerveuses actuellement existantes, ou du moins une disposition très-prochaine à leur formation : elle-même, par conséquent, semble devoir être regardée comme une espèce de maladie.

5°. Enfin, j’ajouterai que ces affections, quand elles sont portées à leur dernier terme, tantôt se transforment en démence et fureur (état qui résulte directement de l’excès des concentrations et de la dissonnance des impressions que cet excès entraîne) ; tantôt accablent et stupéfient le système nerveux, par l’intensité, la persistance et l’importunité