Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/86

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peu de mots, son art de penser. Il faut observer que Locke étoit médecin ; et c’est par l’étude de l’homme physique, qu’il avoit préludé à ses découvertes dans la métaphysique, la morale et l’art social.

Parmi ses successeurs, ses admirateurs, ses disciples, celui qui paroît avoir eu le plus de force de tête, quoiqu’il n’ait pas été l’esprit le plus lumineux, quoique même on puisse lui reprocher des erreurs, Charles Bonnet fut un grand naturaliste autant qu’un grand métaphysicien. Il a fait plusieurs applications directes de ses connoissances anatomiques à la psychologie ; et si, dans ces applications, il n’a pas été toujours également heureux, il a du moins fait sentir plus nettement cette étroite connexion entre les connoissances relatives à la structure des organes, et celles qui se rapportent aux opérations les plus nobles qu’ils exécutent.

Enfin notre admiration pour l’esprit sage, étendu, profond d’Helvétius, pour la raison lumineuse et la méthode parfaite de Condillac, ne nous empêchera pas de reconnoître qu’ils ont manqué l’un et l’autre de connoissances physiologiques, dont leurs ouvrages auroient pu profiter utilement. S’ils