Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/91

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tance, et, pour ainsi dire, d’obstination, qui peut aller jusqu’à rendre sa présence dans la mémoire incommode et pénible : que de ces impressions, si peu semblables chez les divers individus, doivent résulter des tournures très-diverses d’esprit et d’ame : et que de l’association, ou de la comparaison chez le même homme, d’impressions inégales dans les diverses circonstances, doivent résulter également des idées, des raisonnemens, des déterminations très-variables, qui ne permettent pas de leur assigner de type fixe ou constant, et sur-tout de type commun à tout le genre humain.

Non-seulement la manière de sentir est différente chez les hommes, à raison de leur organisation primitive et des autres circonstances de l’âge et du sexe, exclusivement dépendantes de la nature : mais elle est modifiée puissamment par le climat, dont l’homme n’est pas toujours dans l’impossibilité de diriger l’influence ; elle l’est aussi par le régime, le caractère, ou l’ordre des travaux ; en un mot, par l’ensemble des habitudes physiques, qui le plus souvent peuvent être soumises à des plans raisonnés : et la médecine, en faisant connoître les maladies qui changent