Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/92

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particulièrement l’état de la sensibilité, et déterminant quels sont les remèdes dont l’action peut la ramener à l’ordre naturel, fournit un grand moyen de plus, d’agir sur l’origine même des sensations.

C’est sous ce point de vue que l’étude physique de l’homme est principalement intéressante : c’est là que le philosophe, le moraliste, le législateur, doivent fixer leurs regards, et qu’ils peuvent trouver à-la-fois, et des lumières nouvelles sur la nature humaine, et des vues fondamentales sur son perfectionnement.

Attachés sans relâche à l’observation de la nature, les anciens remarquèrent bientôt cette correspondance de certains états physiques avec certaines tournures d’idées, avec certains penchans du caractère. Galien, dans sa Classification des tempéramens, voulut en rapporter les lois à des points fixes. Hippocrate en avoit déjà donné le premier apperçu par sa doctrine des élémens. Dans le Traité des eaux, des airs et des lieux, il avoit examiné l’influence de ces trois causes réunies sur le naturel des individus et sur les mœurs des nations : il l’avoit fait en philosophe autant qu’en médecin. Les modernes qui ont