Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/117

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dépendantes de l’excès d’activité des organes et de l’atonie qui lui succède ; cet abus ne laisse après lui, ni l’hébétation de l’organe nerveux qu’occasionnent les narcotiques, ni l’endurcissement des fibres et des membranes que l’usage immodéré des esprits ardens ajoute à cette hébétation. Employées avec réserve, les épiceries soutiennent la digestion stomachique, animent la circulation générale, renouvellent l’énergie des organes musculaires, maintiennent le système nerveux dans un état continuel et moyen d’excitation : toutes circonstances propres à multiplier les impressions, soit internes, soit externes, à faciliter les opérations de l’organe pensant, à rendre plus souples, plus libres, plus promptes toutes les opérations de la volonté ; en un mot, à donner un plus grand sentiment d’existence, et à soutenir, dans un degré constant, le ton des organes et toutes les fonctions de la vie.

Mais parmi les productions exotiques, dont le commerce a rendu l’usage commun, celle contre laquelle une médecine minutieuse, ignorante ou prévenue s’est élevée avec le plus de fureur et avec le moins de fondement, c’est le café. Sans doute aussi, puisqu’il est