Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/163

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de cette manière, qu’il faut aujourd’hui louer la campagne : la vie pastorale n’est pas la vie qu’on y retrouve, n’est pas celle qu’on doit vouloir y retrouver ; et de faux tableaux ne peuvent qu’en faire méconnoître les véritables charmes à ses habitans.

Les peuples agriculteurs, dont la subsistance est mieux assurée, jouissent d’un état social plus stable ; et chez eux, on trouve plus de bon sens et plus de vertus. Ils sont donc, même dès les premiers temps de leur existence, les peuples les plus heureux. Bientôt le commerce vient effacer peu à peu les préjugés, et multiplier les lumières : son influence active vient éveiller tous les talens, en offrant à l’homme industrieux de nouvelles sources de richesses, à l’homme riche de nouveaux moyens de jouissance : et rendant, enfin, le premier tous les jours plus indépendant du second, il fait naître et développe toutes les idées, tous les sentimens, toutes les habitudes de la liberté. C’est alors, que la nature humaine voit s’ouvrir devant elle, une belle et vaste carrière d’améliorations, de bonheur véritable : alors, il ne reste plus au philanthrope qu’un vœu à former ; c’est que la consolidation d’un gouverne-