Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/164

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment soumis à l’influence de la raison publique, fasse toujours passer immédiatement dans les lois, tous les progrès réels des idées ; que les législateurs et les premiers magistrats de la nation soient toujours aussi soigneux à recueillir les fruits des lumières, et à les propager elles-mêmes de plus en plus, que les despotes et les charlatans le sont à les étouffer, à les calomnier. Et, pour le dire en passant, cette seule considération suffit pour montrer quels sont les avantages d’un système de gouvernement fondé sur l’égalité et la liberté : c’est donc bien en vain que les tyrans, et les déclamateurs qu’ils tiennent à leurs gages, s’efforcent de renverser, ou de flétrir ces principes éternels.

Sans doute, dans les différens états de société, les causes morales s’entremêlent toujours aux causes physiques, pour produire les effets remarqués par les observateurs : mais la nature des travaux déterminant celle des habitudes journalières, ils sont par conséquent du nombre des circonstances qui méritent ici le plus d’attention. Au reste, il nous a suffi de prouver qu’ils exercent leur part d’influence sur les dispositions morales