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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/17

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corps ; son organisation mobile et souple qui se prête sans effort à toutes les manières d’être, et en même temps, cette ténacité de mémoire, pour ainsi dire physique, avec laquelle elle retient les habitudes, si facilement contractées : tout, en un mot, se réunit pour faire prendre constamment à l’homme un caractère et des formes analogues, ou correspondantes au caractère et aux formes des objets qui l’entourent, des corps qui peuvent agir sur lui. C’est en cela que consiste, à son égard, la grande puissance de l’éducation physique, d’où résulte immédiatement celle de l’éducation morale : c’est par-là, qu’il est indéfiniment perfectible, et qu’il devient, en quelque sorte, capable de tout.

Nous savons que nos idées, nos jugemens, nos désirs, dépendent des impressions que nous recevons de la part des objets externes, ou de celles que nous éprouvons à l’intérieur, soit par les extrémités sentantes des nerfs qui se distribuent aux viscères, soit dans le sein même du système nerveux ; ou enfin du concours des unes et des autres, qui paroît presque toujours nécessaire au complément des sensations. Nous savons, en