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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/195

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leurs dispositions intimes, mais qu’il peut encore quelquefois, effacer de leur structure extérieure et de leurs inclinations, ou de leur naturel, les traits qu’on avoit cru les plus distinctifs. Le cheval, le chien, le bœuf, sont, en quelque sorte, d’autres espèces dans les différentes régions du globe : dans l’une, audacieux, sauvages, farouches ; dans l’autre, doux, timides, sociables : ici, l’on admire leur adresse, leur intelligence, la facilité avec laquelle ils se prêtent à l’éducation que l’homme veut leur donner ; là, malgré les soins les plus assidus, ils restent stupides, lourds, grossiers, comme le pays lui-même, insensibles aux caresses, et rebelles à toutes les leçons.

La taille de ces animaux, la forme de leurs membres, leur physionomie ; en un mot, toute leur apparence extérieure dépend bien évidemment du sol qui les a produits, des impressions journalières qu’ils y reçoivent, du genre de vie qu’ils y mènent, et sur-tout des alimens que la nature leur y fournit.

Dans certains pays, le bœuf naît sans cornes ; dans d’autres endroits, il les a monstrueuses. Sa taille et le volume total de son corps, prennent un accroissement considé-