Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/215

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À ces raisons principales et directes, il faut joindre encore l’énervation musculaire, qui résulte de l’abus des sensations, et sur-tout celle qui tient à la prématurité (s’il est permis de s’exprimer ainsi) des organes de la génération. En effet, dans l’un et dans l’autre cas, qui se confondent pour l’ordinaire, la mobilité nerveuse devient excessive : et l’on sait que les désirs de l’amour, les caprices d’imagination qui s’y rapportent, les erreurs de sensibilité qui les entretiennent, survivent trop souvent à la faculté de satisfaire ces désirs ; état de désordre physique et moral, funeste par lui-même, mais capable d’ailleurs, de produire secondairement, une foule de désordres nouveaux, plus graves et plus funestes encore.

Hippocrate, que je ne me lasserai point de citer dans ce Mémoire, avoit observé chez les Scythes, une espèce particulière d’impuissance, commune sur-tout parmi les gens riches. Il crut pouvoir en chercher la cause, 1°. dans l’exercice du cheval, auquel les chefs de ces peuplades se livroient habituellement ; 2°. dans certaines saignées abondantes, faites à la veine qui rampe derrière l’oreille : car ils abusoient, selon lui, de ce