Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/23

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de considérer les impressions reçues des objets. Ainsi donc, nos appétits et nos désirs ne peuvent alors établir les mêmes rapports entre ces objets et nous : nos idées, nos jugemens et les déterminations qui en résultent, ne sauroient être les mêmes. Or, l’action de l’air, des alimens, des boissons, de l’exercice ou des travaux, du repos ou du sommeil, continuée pendant un long espace de temps, est-elle capable d’influer sur toutes les circonstances dont l’état physique se compose ? C’est assurément ce que personne n’entreprendra de nier.

Nous l’avons déjà dit, l’homme est un : tous les phénomènes qui font partie de son existence, se rapportent les uns aux autres ; et il s’établit entr’eux, des relations qui tantôt leur donnent plus d’intensité, tantôt les modifient, les compensent mutuellement, ou même les dénaturent d’une manière absolue. Quelquefois un effet très-foible en lui-même, ou déterminé par l’application fortuite et fugitive de sa cause à des organes de peu d’importance, acquiert secondairement une force considérable, ou fait naître dans d’autres organes, et même dans des organes essentiels, une série sympathique de