Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/238

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impressions assez profondes sur tout le système, pour devenir héréditaire, si ce n’est dans le cas de tubercules, dont les causes prédisposantes, pour parler le langage des médecins, peuvent, en effet, se transmettre des pères aux enfans.

Or, ces maladies produisent des changemens notables dans l’état moral ; et ces changemens sont très-différens, selon qu’elles prennent tel ou tel caractère, qu’elles suivent telle ou telle marche, qu’elles ont telle ou telle terminaison.

Dans les phthisies purement inflammatoires, si-tôt que la fièvre lente est bien établie, le malade paraît éprouver une heureuse agitation de tout le système nerveux : il se berce d’idées riantes, et se repaît d’espérances chimériques. L’état de paix, et même quelquefois de bonheur, dans lequel il se trouve, se joignant aux impressions inséparables de la défaillance progressive, qu’il ne peut s’empêcher d’appercevoir en lui-même, lui inspire tous les sentimens bienveillans et

    communiquer par une véritable contagion. Plusieurs observations me font même pencher fortement pour l’opinion contraire.