Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/249

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nombreuses observations mieux faites encore peut-être, depuis lui, plusieurs considérations délicates trop éloignées de notre objet. Or, nous voulons nous renfermer dans ce que la question présente de plus général.

La sensibilité subit des dégradations continues, depuis son extrême en excès dans les régions équatoriales, jusqu’à son extrême en défaut sous les zones polaires. L’homme des climats brûlans est affecté des plus légères irritations : l’homme des pays glacés ne peut être excité que par les stimulans les plus vifs et les plus forts.

Le premier passe rapidement de sensations en sensations : il parcourt dans le même instant, toute l’échelle, si l’on peut s’exprimer ainsi, de la sensibilité humaine. Chez lui, du spasme à l’atonie, il n’y a qu’un pas. Il faut sans cesse, et tour-à-tour, le calmer par des tempérans, ou le ranimer par des aromatiques, par des spiritueux : et pour peu que ces incommodités deviennent graves, il faut à chaque instant, consolider et maintenir les forces de la vie, par des toniques, dont un des effets directs est en même temps de prévenir leurs écarts, soit en plus, soit en moins. Les partisans des causes finales