Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/250

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remarqueront avec plaisir, que les remèdes dont on a besoin de se servir le plus fréquemment dans les pays chauds, y semblent répandus par la nature, avec une singulière profusion. Mais ils regretteront avec nous, de trouver cette règle si souvent en défaut, relativement aux remèdes qu’exigent plusieurs maladies, communes à tous les climats, ou particulières à quelques-uns.

L’habitant des pays glacés n’est pas susceptible de recevoir autant d’impressions à-la-fois : il les reçoit plus isolées, plus lentes, plus faibles. Mais les déterminations de ses organes sont plus durables ; de nouveaux objets, c’est-à-dire de nouvelles impressions les changent, ou les intervertissent plus difficilement. Elles se maintiennent avec constance, parce qu’elles ont commencé sans précipitation ; elles s’exécutent avec régularité, parce qu’elles ne sont pas troublées par de nouvelles déterminations, survenues tout-à-coup.

Ici, loin d’exiger qu’on les modère, ou qu’on les fixe, les mouvemens veulent être sans cesse provoqués, ranimés, soutenus. Or, voilà ce que produisent très-bien les vives sensations du froid, l’exercice violent