Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/256

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Depuis que les relations commerciales des peuples policés ont pris une activité constante, les productions de chaque pays sont devenues plus ou moins communes à tous les autres. Par conséquent, peut-on nous dire, l’influence que le climat est capable d’exercer sur le régime, est loin d’être analogue, ou proportionnelle à celle qu’il exerce en effet, sur la nature et sur les qualités des productions de la terre. Je ne nie point les importans résultats de cette communication, tous les jours croissante, entre les différentes régions du globe, de cet heureux échange des biens que la nature leur accorde, ou que l’industrie y crée par de savans efforts. Mais le plus grand nombre des productions naturelles d’un pays ne sont point susceptibles d’être transportées au loin : il faut nécessairement les consommer sur les lieux qui les ont vu croître. Celles même qui peuvent être plus facilement déplacées, et qui se conservent assez long-temps, pour que le commerce puisse entreprendre d’aller les répartir dans d’autres climats, sont, en général, consommées en bien plus grande abondance par les peuples qui les récoltent directement, que par ceux qui les achètent