Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/263

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tions, en goûts passionnés, en besoins. Les Spartiates et les Romains avaient flétri, par de barbares institutions et d’absurdes préjugés, tous les travaux de l’industrie et du commerce. Leurs arts grossiers, abandonnés aux mains les plus viles, ne pouvoient faire aucun progrès : ils étoient une espèce de désordre dans l’état. Plusieurs travaux des Égyptiens semblent avoir demandé, pour leur exécution, des mains esclaves : tous ceux des Grecs vouloient des mains libres : ceux des Phéniciens et des Carthaginois ne pouvoient convenir qu’à des négocians ingénieux, qui mettent avant tout, la richesse et les entreprises hardies, ou les efforts des arts par lesquels on peut l’acquérir ; à des esprits calculateurs, qui, sûrs de rendre tributaires de leur industrie, toutes les nations un peu civilisées, en y portant de nouvelles jouissances et de nouveaux besoins, n’employent la force des armes, que comme un voyageur en caravane, qui veut rendre sa route paisible. Les travaux des Romains, si l’on peut se servir de ce mot, pour désigner les entreprises d’un peuple conquérant et pillard, étoient encore au fond, les mêmes dans le temps de leur plus haute fortune, que dans