Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celui où, pour vivre, ils étoient réduits à dérober les troupeaux et les gerbes de leurs voisins : leurs habitudes étoient celles d’un voleur, qui rôde, toujours prêt à détrousser les passans : et même en admirant l’énergie que Rome déploya dans beaucoup de circonstances, et les grands caractères qui se formèrent dans son sein, on est forcé de convenir qu’elle ne fut jamais en effet, qu’un grand repaire de voleurs publics ; jusqu’au moment où l’oppression qu’elle avoit fait peser sur l’univers, vint retomber sur elle-même, et la rendit le théâtre et la victime de tous les désordres, de tous les excès et de toutes les fureurs.

L’union plus fraternelle introduite par l’esprit de secte, a souvent fait exécuter certains travaux, que n’eussent point tentés les mêmes hommes dans des circonstances, d’ailleurs heureuses, mais différentes. C’est aux habitudes sédentaires de quelques peuples, que sont dus la création et le perfectionnement de certains arts, tout-à-fait inconnus, ou beaucoup moins cultivés chez les nations qui mènent une vie active. Enfin, les sauvages rejettent généralement les occupations paisibles et plus fructueuses des