Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/330

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hypothèse subséquente, plus physique, et par cela même, plus susceptible d’examen, qui suppose des parties déjà toutes formées dans les germes, et qui veut que l’impulsion de la vie et ses développemens successifs ne fassent qu’en changer le volume et les proportions.

La tige et les fleurs d’un végétal ne sont point dans sa racine ; sa racine n’est point dans son écorce. C’est en isolant les portions de l’une et de l’autre, capables de reproduire le corps organisé dont elles sont parties intégrantes, et qui, par une force centrale, les retient liées et subordonnées à lui ; c’est en leur donnant une existence à part, qu’on les met en état de devenir, à leur tour, centre de mouvement, de donner naissance à toutes les parties qui leur manquent alors, et de se transformer en un végétal de la même espèce, à l’intégrité duquel il ne manque absolument rien.

Quand on coupe un polype en morceaux, la tête peut reproduire l’estomac et ses extrémités, les extrémités reproduire l’estomac et la tête, et ainsi de toutes les autres parties : il n’en est aucune qui, du moment qu’elle se trouve séparée de l’animal, ne soit capable