Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/331

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de le reproduire tout entier, avec la somme de vie et l’ensemble des propriétés qui le caractérisent.

Mais ce qu’on doit regarder comme plus direct encore, c’est que les observations de Harvée, de Malpighi, de Haller, et de quelques autres, ont prouvé que, dans la formation de certains animaux beaucoup plus parfaits, comme les oiseaux, les organes se forment successivement ; qu’ils n’ont point entr’eux, dès l’origine, les mêmes rapports de volume et de situation ; que certains organes très-essentiels se forment à diverses reprises, et par portions séparées ; que celles-ci se réunissent en vertu d’une attraction particulière très-puissante, et se confondent dans une organisation qui devient alors commune. Ainsi, par exemple, les deux ventricules du cœur restent d’abord isolés, avec leurs oreillettes respectives. Ils flottent de la sorte pendant quelque temps, dans le fluide dont ils sont formés, ou duquel se sont dégagés leurs principes constitutifs : mais entraînés bientôt l’un vers l’autre, ils avancent, semblent se pressentir et s’appeler par de vives oscillations : enfin, dans une dernière secousse, la plus vive de toutes, ils s’ap-