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DE LA SENSIBILITÉ

déjà voir, sous un jour plus vrai, les opérations de l’économie vivante. Nous allons encore, pour écarter, autant du moins qu’il est possible, les nuages qui couvrent les fonctions sensitives, revenir un moment sur les propriétés du système nerveux.

Les recherches les plus attentives de l’anatomie moderne n’ont pu faire découvrir de nerfs, ni d’appareil cérébral dans quelques animaux imparfaits, tels que les polypes et les insectes infusoires : cependant, ces animaux sentent et vivent ; ils reçoivent des impressions qui déterminent en eux, une suite analogue et régulière de mouvemens. Les adversaires de Haller, parmi lesquels on distingue l’illustre école de Montpellier, ont fait voir que, même dans les animaux dont le système nerveux est très-distinct, plusieurs parties qui n’en reçoivent aucun rameau, manifestent habituellement, ou peuvent, dans quelques circonstances particulières, acquérir une vive sensibilité : et comme ces mêmes parties, auxquelles se rapportent leurs expériences ou leurs observations, avoient été reconnues par Haller et par ses disciples, pour être dépourvues de nerfs, et qu’ils les avaient déclarées en conséquence,