Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/342

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absolument insensibles, ils ont été contraints de recourir à beaucoup de vaines subtilités, en voulant repousser un argument si pressant et si direct.

Cependant, il n’en est pas moins certain, comme nous l’avons dit ailleurs, que chez les animaux vertébrés, dont le système nerveux exerce une influence étendue et circonstanciée sur tous les organes, les opérations de la sensibilité lui restent constamment soumises ; qu’elles ne s’exécutent régulièrement, que moyennant l’intégrité de cette influence : enfin, leur cause ne peut se reproduire, qu’autant que le centre cérébral conserve son action propre et la liberté de ses relations avec quelques autres systèmes particuliers. Ainsi donc, pour bien connoître les lois de la vie dans ces animaux, il faut sur-tout étudier celles qui régissent l’organe nerveux ; car c’est de-là que la sensibilité rayonne, en quelque sorte, et va se répandre sur toutes les parties. Or, la supériorité de l’organisation des nerfs et du cerveau dans l’homme, et l’empire qu’ils acquièrent journellement par l’exercice même de leurs plus nobles facultés, ou par la production des idées et des sentimens, font que chez lui, la