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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/343

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vie semble tenir moins que chez tout autre animal, à l’état mécanique et matériel des organes ; que chez lui, on peut observer, plus distinctement que chez tout autre, les empreintes fixes ou variables, de ce moule interne, auquel se rapportent toutes les formes et tous les actes extérieurs.

Plusieurs philosophes, et même plusieurs physiologistes, ne reconnoissent de sensibilité, que là où se manifeste nettement la conscience des impressions : cette conscience est à leurs yeux, le caractère exclusif et distinctif de la sensibilité.

Cependant, on peut l’affirmer sans hésitation, rien n’est plus contraire aux faits physiologiques bien appréciés ; rien n’est plus insuffisant pour l’explication des phénomènes idéologiques.

Quoiqu’il soit très-avéré sans doute, que la conscience des impressions suppose toujours l’existence et l’action de la sensibilité, la sensibilité n’en est pas moins vivante dans plusieurs parties, où le moi n’aperçoit nullement sa présence ; elle n’en détermine pas moins un grand nombre de fonctions importantes et régulières, sans que le moi reçoive aucun avertissement de son action. Les mêmes nerfs qui portent le sentiment dans