Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/354

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Il est sans doute très-difficile d’arracher, sur ce point, son secret à la nature : on ne doit pourtant pas désespérer d’y parvenir. La cause même de la sensibilité, se confondant avec les causes premières, ne sauroit être pour nous, un objet de recherches : mais la manière dont les organes entrent en action, et dont les impressions reçues se communiquent de l’une à l’autre, peut devenir manifeste par l’étude plus circonstanciée des phénomènes ; soit qu’ils aient lieu suivant l’ordre établi, soit que la nature, interrogée par l’art, les reproduise au gré de l’observateur. Les dernières expériences de l’École de Médecine de Paris, celles qui, depuis encore, ont été faites en Angleterre, et sur-tout celles de l’illustre Volta sur le galvanisme, paraissent démontrer, sans réplique, l’identité parfaite du fluide auquel on a donné ce nom, avec celui qui produit les phénomènes de l’électricité. J’ai toujours été, je l’avoue, très-porté à penser que l’électricité, modifiée par l’action vitale, est l’agent invisible, qui, parcourant sans cesse le système nerveux, porte les impressions des extrémités sensibles aux divers centres, et de-là, rapporte vers les parties motrices,