Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fréquemment renouvelées, pendant le tems de la gestation. Nous n’en conclurons cependant point que l’éducation de l’oreille soit alors fort avancée : mais en affirmant qu’à la naissance de l’enfant, les bruits extérieurs lui font éprouver des ébranlemens entièrement nouveaux, on s’appuie de notions physiologiques incomplètes, et l’on s’expose à mal commencer l’histoire analytique des sensations, des idées et des penchans.

Tel est à-peu-près l’état idéologique du fœtus, au moment qu’il arrive à la lumière.

Cet état est commun, en plusieurs points, à des classes entières d’animaux : mais on sent qu’il ne peut manquer d’être modifié dans les espèces par les différences générales de l’organisation ; et dans les individus, par certaines particularités dépendantes des dispositions du père et de la mère, et des impressions qui, de celle-ci, sont transmises incessamment au fœtus renfermé dans la matrice. Manière de sentir, jugemens naissans, appétits, habitudes, tout enfin se rapporte alors, comme tout se rapportera dans la suite, aux lois de la combinaison animale actuelle, au genre de fonctions qu’elle détermine, à la manière dont ces fonctions s’exé-