Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/375

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ceux des viscères du bas-ventre. Il est aussi reconnu que des frottemens, ou de simples applications mécaniques sur l’oreille externe, sont capables de faire entendre des sons et des bruits, plus ou moins distincts. Enfin, beaucoup d’expériences, parmi lesquelles je prends pour exemple, celles faites sous la cloche du plongeur, ont prouvé que les sons peuvent se transmettre à travers les fluides aqueux ; ce qui, pour le dire en passant, paraît lever tous les doutes touchant l’élasticité de ces fluides, long-temps méconnue et formellement niée par les physiciens. Or, les humeurs séreuses, lymphatiques, gélatineuses, muqueuses, que les membranes du fœtus renferment, qui baignent les cavités et parcourent les tégumens du bas-ventre de la mère, jouissent d’une élasticité bien plus grande, à cause des matières animalisées qu’elles tiennent en dissolution ; sans même parler de la faculté contractile directe, que plusieurs physiologistes admettent dans ces humeurs. Ainsi donc, le fœtus peut avoir reçu des impressions de son ; il peut avoir du moins entendu des bruits confus. Il paroît même assez difficile de concevoir que ces impressions ne se soient pas