Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/390

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même genre, qui se présentent en foule, je me borne à une seule observation, la plus importante par sa généralité. Ce n’est pas sans doute la même chose pour un sens en particulier, de recevoir isolément les impressions des corps qui viennent agir sur lui, ou de les recevoir de concert avec un, ou plusieurs des autres sens, c’est-à-dire, simultanément avec les impressions que ces mêmes corps peuvent leur faire éprouver. Par exemple, lorsque Condillac fait sentir une rose à sa statue, dans l’hypothèse donnée, la sensation se borne à l’odorat ; elle n’est accompagnée d’aucune impression étrangère : il peut donc dire, avec vérité, que la statue devient, par rapport à elle-même, odeur de rose, et rien de plus ; et cette expression, non moins exacte qu’ingénieuse, rend parfaitement la modification simple que le cerveau doit subir dans ce moment. Mais si, au lieu de cet isolement parfait, où l’on place ici l’odorat, nous le considérons agissant, comme il agit presque toujours dans la réalité de concert avec l’ensemble, ou du moins avec plusieurs des autres sens ; si tandis qu’il reçoit l’impression de l’odeur de la rose, la vue reçoit celle de ses couleurs, de sa forme agréable, de