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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/414

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sident à la première formation du centre de gravité vivante. Accru, modifié, dénaturé par les besoins, cet instinct suit toutes les directions, prend tous les caractères, parcourt tous les degrés et toutes les nuances, depuis le doux et vif penchant social de l’homme, de l’abeille, de la fourmi, jusqu’à l’isolement volontaire et farouche du sanglier, jusqu’à l’insatiable fureur du tigre : et par la raison que ses besoins sont relatifs aux espèces, toutes les déterminations instinctives étant, à leur tour, relatives aux besoins, celles-ci se trouvent nécessairement coordonnées avec tous les degrés et avec tous les modes d’animalisation.

Voilà, par exemple, pourquoi les déterminations, qui ont pour objet la conservation de l’animal, forcent une race timide à fuir à l’aspect de tous les serpens ; tandis que d’autres, poussées par l’instinct de nutrition, les attaquent avec courage, les déchirent et les dévorent. Toutes les espèces de serpens à sonnettes, répandent au loin la terreur, par le seul frémissement des écailles de leur queue et par l’odeur empestée qu’ils exhalent ; ils glacent et stupéfient les animaux foibles, qui n’entreprennent seulement pas, le plus sou-