Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/415

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vent, de fuir devant eux ; ils étonnent quelquefois les oiseaux eux-mêmes, que les chemins de l’air sembleroient cependant pouvoir toujours dérober à leur dent meurtrière. Mais des animaux plus hardis, tels que les tapirs, et même les cochons transportés d’Europe en Amérique, ne craignent pas de les saisir, de les mettre en lambeaux, et d’engloutir ces lambeaux tout vivans.

Le lion jouit d’une force si puissante, il est armé de dents et de griffes si redoutables, que presque tous les animaux le fuient avec un profond sentiment d’effroi. Suivant le rapport des voyageurs, qui n’ont pas craint de parcourir les déserts embrasés, où ses muscles vigoureux et son naturel dominateur peuvent acquérir un entier développement, les chiens, les chevaux, les bœufs, perdent tout courage à son aspect ; ils frémissent et reculent à sa voix la plus lointaine ; ils tressaillent, leur poil se hérisse, la sueur ruisselle de tout leur corps, quand il rôde dans le voisinage, quoique, souvent alors, nul signe sensible pour l’homme n’ait encore annoncé sa présence[1] : et ces

  1. Voyez les différens Voyages en Afrique, en