Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/416

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terreurs secrètes de leur instinct, ont été plus d’une fois, d’utiles avertissemens pour les voyageurs égarés avec eux, dans les forêts. Malgré tout cela, le besoin de nourriture et l’intérêt commun rapprochent du lion, le jackal, espèce douée d’un odorat plus fin, pleine de sagacité pour découvrir la proie, d’adresse et d’ardeur pour la suivre, et qui consent à chasser au compte de son maître ; c’est-à-dire, à faire tomber le gibier sous sa griffe, à condition d’en avoir sa part. C’est encore ainsi que les chiens de la nouvelle-Hollande[1], qui tiennent à la race du jackal et du renard, montrent pour toute espèce de volaille, une avidité furieuse, qui résiste aux plus sévères corrections : et cependant ces animaux sont d’ailleurs fort dociles. Enfin, pour ne pas accumuler les faits du même genre, on voit l’instinct social et celui de famille céder, dans le père et la mère du jeune aiglon, au besoin personnel de subsistance : ils n’hésitent pas à le chasser, faible encore de leur aire, et à le

    particulier ceux de Levaillant, de Sparmann, de Paterson, &c.

  1. Voyez Collins, sur l’établissement de Botany Bay (appendix).