Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/427

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d’un odorat fin. C’est ainsi que le chien distingue la piste du lièvre de celle du renard, celle du cerf de celle du daim ; que parmi plusieurs cerfs, il démêle, à la trace, celui sur lequel il a d’abord été lancé, sans se laisser égarer par les ruses que l’animal poursuivi s’efforce d’opposer à cet instinct si sûr et si dangereux pour lui.

En général, les émanations des animaux jeunes et vigoureux sont salutaires ; conséquemment, elles produisent des impressions agréables, plus ou moins distinctement apperçues. De-là, naît cet attrait d’instinct, par lequel on est attiré vers eux, et qui fait éprouver un certain plaisir organique à leur vue, à leur approche, avant même qu’il s’y mêle l’idée d’aucun rapport d’affection ou d’utilité. L’air des étables qui renferment des vaches et des chevaux, proprement tenus, est également agréable et sain : on croit même, et cette opinion n’est pas dénuée de tout fondement, que dans certaines maladies, cet air peut être employé comme remède, et contribuer à leur guérison. Montagne raconte qu’un médecin de Toulouse, l’ayant rencontré chez un vieillard cacochyme, dont il soignoit la santé, frappé de