Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/428

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’air de force et de fraîcheur du jeune homme (car le philosophe avoit alors à peine vingt ans), engagea son malade à s’entourer de personnes de cet âge, qu’il regardoit comme non moins propres à le ranimer qu’à le réjouir. Les anciens savoient déjà combien il peut être utile, pour des vieillards languissans, et pour des malades épuisés par les plaisirs de l’amour, de vivre dans une atmosphère remplie de ces émanations restaurantes, qu’exhalent des corps jeunes et pleins de vigueur. Nous voyons dans le troisième livre des Rois, que David couchoit avec de jolies filles pour se réchauffer et se redonner un peu de force. Au rapport de Galien[1], les médecins grecs avoient, depuis long-temps, reconnu dans le traitement de différentes consomptions, l’avantage de faire téter une nourrice jeune et saine ; et l’expérience leur avoit appris que l’effet n’est pas le même, lorsqu’on se borne à faire prendre le lait au malade, après l’avoir reçu dans un vase. Cappivaccius conserva l’héritier d’une grande maison d’Italie, tombé dans le marasme, en le faisant coucher entre deux filles jeunes et fortes.

  1. Methodus medendi, lib. 5, cap. 12.