Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/483

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On sait, d’un autre côté, que la folie consiste, en général, dans la prédominance invincible d’un certain ordre d’idées, et dans leur peu de rapport avec les objets externes réels. Si l’on remonte à l’état physique qui produit ce désordre, on n’aura pas de peine à reconnoître une discordance notable entre les diverses impressions, un trouble direct, ou un affoiblissement de celles que les organes des sens sont destinés à recevoir ; et l’on trouvera même souvent, dans l’extrême manie, que ces dernières ne sont presque plus apperçues par l’organe pensant, tandis que toute la sensibilité semble concentrée dans les viscères, ou dans le système nerveux.

Je ne parle point ici, de l’imbécillité qui tient au défaut de sensations, distinctement perçues, et qui par-là, soumet presque tous les actes de l’individu, aux simples lois de l’instinct. Je passe également sous silence, cette foiblesse et cette mobilité d’esprit, qui le forcent quelquefois à courir d’idées en idées, et l’empêchent de se fixer sur aucune ; état qui résulte du défaut d’harmonie entre l’organe cérébral et les autres systèmes, tant internes qu’externes, et où l’action tumul-