Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/538

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a pas moins sa nature propre : et soit par celle de sa cause, soit par sa marche et sa terminaison, soit enfin par les traces qu’elle laisse après elle, certains signes distinctifs la caractérisent toujours aux yeux de l’observateur.

Une première différence générale divise dans la nature, comme dans nos classifications, les maladies en aiguës et chroniques. Ces deux genres ne sont pas moins dissemblables par leurs effets sur le système, que par la durée de leur cours. Dans les maladies aiguës, les mouvemens sont, pour l’ordinaire, puissans et vigoureux : ces maladies deviennent souvent de véritables crises ; c’est-à-dire, qu’elles servent à résoudre et à dissiper d’autres maladies antérieures, auxquelles les forces conservatrices n’ont opposé qu’une résistance inutile, ou dont l’art a vainement tenté la guérison. Dans les maladies chroniques, au contraire, la nature n’emploie que des moyens de réaction foibles et languissans. Aussi ne sont-elles presque jamais critiques : il est même assez rare que la nature les guérisse par une suite de mouvemens réguliers ; et, contre l’opinion reçue, c’est sur-tout dans leur traitement que se