Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/541

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assez rare que leur effet soit d’émousser la sensibilité de l’organe nerveux, et d’élever la puissance des organes musculaires, au-dessus du rapport ordinaire. Le tempérament, désigné sous le nom de sanguin, se rapproche assez fréquemment du mélancolique : le mélancolique ne se rapproche jamais, ou presque jamais, de lui. Le bilieux revient avec peine, ou même il se refuse entièrement à revenir vers le sanguin : il ne descend au phlegmatique, que par une dégradation absolue de toute la constitution : il passe plus facilement au mélancolique, en retenant toutefois plusieurs traits de son caractère primitif. Enfin, le phlegmatique acquiert souvent un surcroît de sensibilité, qui lui fait imiter quelques-unes des habitudes du mélancolique ; et quand il éprouve une augmentation simultanée et proportionnelle des forces musculaires, il peut imiter le sanguin : mais il différe toujours beaucoup de l’un et de l’autre ; et jamais il ne présente le moindre trait du bilieux[1].

  1. Je me sers ici des mots reçus, sans m’écarter de la classification qu’ils supposent. Le lecteur peut voir, dans le sixième Mémoire, quel sens précis j’attache à