Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/560

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les boissons stimulantes, comme le café, combinées avec l’usage des aromates, font, au contraire, prédominer les forces sensitives ; que l’abus des épiceries et des liqueurs fortes pousse le tempérament vers le bilieux ; que la production du mélancolique est puissamment favorisée par l’emploi journalier d’alimens de difficile digestion, et d’eaux crues et dures, particulièrement lorsque ces causes agissent de concert avec d’autres capables d’exciter vicieusement la sensibilité ; qu’enfin, l’habitude des narcotiques affoiblit directement le système nerveux, et qu’elle dégrade indirectement le système musculaire, quoiqu’un effet de ces substances soit d’augmenter momentanément, sinon l’énergie radicale, au moins la puissance d’action de ce dernier.

L’excès, ou le défaut de sommeil, peut aussi changer beaucoup, avec le temps, l’état général et particulier des organes. Cette circonstance est sur-tout capable d’introduire des rapports entièrement nouveaux, entre les différentes facultés et les différentes fonctions.

Mais les travaux habituels exercent sur le tempérament, une influence bien plus remar-