Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/561

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quable. Pour se convaincre que cela ne sauroit être autrement, il suffit de considérer que, suivant leur différente nature, les travaux peuvent tantôt servir de moyens de guérison pour des maladies antérieures, et tantôt produire, comme artificiellement, des maladies nouvelles ; qu’ils déterminent presque toutes les habitudes accidentelles de la vie ; et que l’état moral et l’état physique leur sont également subordonnés, sous un grand nombre de rapports.

Nous savons, par exemple, que les travaux qui s’exécutent par de grands mouvemens, et qui demandent de grandes forces musculaires, cultivent ces mêmes forces, les développent et les accroissent ; tandis qu’au contraire, ils émoussent la sensibilité du système nerveux. Nous savons aussi que les travaux sédentaires, qui n’exigent que peu de mouvemens, et point d’efforts physiques, énervent le système musculaire ; et pour peu qu’ils exercent le moral, ces travaux donnent à tout l’organe cérébral et sensitif, un surcroît remarquable de finesse et d’activité. Les bûcherons, les portefaix, les ouvriers des ports, en un mot, tous les hommes de peine, sont moins sensibles et