Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/60

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chargé d’acide sulfureux ; le même air imprégné de miasmes putrides, vénéneux, contagieux ; l’azote saturé d’émanations animales, corrompues, qu’il paroît propre à dissoudre en grande abondance, et qu’il exalte encore par sa combinaison avec elles : tous ces airs font subir aux organes, soit tout-à-coup, soit par degrés, des changemens dont plusieurs observateurs nous ont conservé des tableaux curieux. Mais ces effets, en tant qu’ils intéressent l’état moral, peuvent être rapportés à l’influence des maladies. Par exemple, s’il étoit vrai que les exhalaisons d’acide sulfureux pussent toujours produire, comme de bons esprits assurent l’avoir distinctement observé quelquefois, des engorgemens tuberculeux dans les poumons et dans les viscères du bas-ventre, ce seroit plutôt aux affections hypocondriaques qui surviennent alors secondairement, qu’à l’action directe des exhalaisons acides, qu’il faudroit imputer les idées délirantes et les penchans bizarres propres à ces affections[1].

  1. Les exhalaisons sulfureuses produisent des effets très-différens, suivant le degré de combustion que le soufre a subi ; c’est-à-dire, suivant la quantité