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table : mouvement tonique, circulation, sensibilité.

C’est ainsi encore, que des parties organisées, mises en contact à nu, s’unissent comme les arbres dans la greffe en approche, et vivent d’une vie commune.

Tout cela n’est vrai que pendant la vie, laquelle dépend de la persistance des circonstances primitives. Aussi-tôt après la mort, la même tendance à combinaison, produit la séparation des élémens, et la dissolution complète.

§. II.

La sympathie, ou la tendance d’un être vivant vers d’autres êtres vivans de même, ou de différente espèce, rentre dans le domaine de l’instinct : elle est en quelque sorte l’instinct lui-même.

Les attractions et les répulsions animales résultent de l’organisation.

Accru, modifié, dénaturé par les besoins, cet instinct suit toutes les directions, prend tous les caractères, parcourt tous les degrés, depuis le penchant social de l’homme, jusqu’à l’isolement farouche du sanglier, ou la fureur insatiable du tigre.

À différentes époques de la vie, il se manifeste d’autres déterminations sympathiques de l’instinct, telles que l’amour, la tendresse, les appétits, et les dégoûts bizarres de certains malades.

C’est dans les races, et dans les individus doués d’une excessive sensibilité, que s’observent les plus grands écarts de la sympathie.