Aller au contenu

Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les alimens ne réparent point les corps des animaux par la seule quantité de sucs, propres à l’assimilation, qu’ils contiennent et fournissent : ils les réparent encore, et plus puissamment peut-être, par le mouvement général que l’action de l’estomac et du système épigastrique imprime et renouvelle. Aussi leur influence sur l’état de l’économie animale, paroît dépendre beaucoup moins de la nature de ces sucs, que du caractère et du degré de cette impulsion. Car, bien que plusieurs alimens, remarquables par certaines apparences extérieures, ou chimiques, tels que les farineux, les substances muqueuses, les graisses, ou les huiles, produisent certains effets constans, qu’on rapporte à leurs propriétés, il est prouvé, par des observations directes, qu’ils n’agissent pas toujours alors comme substances alibiles ; et lors même qu’ils agissent véritablement en cette qualité, ce n’est, la plupart du temps, que d’une manière secondaire, et par l’effet prolongé des impressions qu’ils ont fait ressentir aux organes de la digestion. Ce seroit, d’ailleurs, se faire une idée bien grossière de la réparation vitale, que de la considérer sous le simple rapport