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Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/74

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offrent par-tout, et toujours elles ont offert à-peu-près le même fond d’habitudes ; sauf toutefois les différences que doivent amener, ou celle du climat, ou le caractère des relations qui s’établissent entre ces hordes et les peuples voisins. Obligés de parcourir de grands espaces, pour se procurer la quantité de gibier nécessaire ; toujours en guerre avec quiconque voudroit venir partager avec eux les produits de leurs forêts ; poussés par le besoin, père de toute industrie, qui les force à se créer des armes, à imaginer des embûches, à faire une étude particulière des mœurs qui caractérisent chaque espèce de gibier ; enfin, toujours en butte aux intempéries de l’air : telles sont, en effet, les principales causes des habitudes qu’on observe chez les peuples chasseurs. C’est encore ainsi, je le répète, que la nécessité de vivre sans cesse sur des rivages humides, ou sur des eaux couvertes de brouillards, d’affronter les vagues et les vents, de faire de la pêche un art véritable, et d’en approprier les règles à toutes les circonstances, doit développer un certain genre d’idées, doit faire naître certains goûts et certaines passions. Or, dans les deux cas on observe que les effets se